L’UCET représente des pompiers d’aéroport dans plusieurs aéroports canadiens. Cette série en deux parties se penche sur les enjeux auquels deux de nos femmes pompiers membres font face, alors qu’elles s’efforcent de surmonter les obstacles traditionnels auxquels se heurtent les femmes dans les services de lutte contre l’incendie.
Pendant ses premières années en tant que pompier volontaire, Alissa Firmston fourrait du papier journal dans le bout de ses bottes pour les faire plus proche à sa taille. Les uniformes de pompier sont, par défaut, coupés pour la forme masculine, c’est-à-dire des pantalons proportionnels au tour de taille et des vestes au tour de poitrine. Cela laisse des gappes là où il ne devrait pas y en avoir, du tissu qui s’entasse à d’autres endroits, et des ceintures et des sangles qui ne se serrent pas correctement. Le poids de l’équipement lourd finit par être mal réparti sur le dos du pompier. Pour le travail de lutte contre les incendies, il ne s’agit pas seulement d’un uniforme, c’est une EPI. Plus que l’inconfort ; cela entraîne des vulnérabilités en matière de sécurité et des blessures à long terme. Aujourd’hui, certains fabricants offrent des options particulièrement pour les femmes pompières, mais Firmston note qu’il s’agit souvent d’équipements haut de gamme et que les services d’incendie sont soucieux des coûts.
Lorsque nous pensons aux femmes qui entrent dans un lieu de travail comme à une caserne de pompiers, nous savons que le changement prend du temps. Et le changement est plus rapide à certains égards, et plus lent à d’autres, qu’on pourrait s’attendre. Mais le changement culturel est déjà en cours. Firmston et Leah Kosolofski nous disent toutes deux à quel point les changements peuvent se produire dans la vie d’une personne : Kosolofski a commencé « à une époque où le « boys club » était très présent dans les services d’incendie : « Je me souviens d’une discussion que j’ai eu avec un autre pompier volontaire qui m’a regardé dans les yeux et m’a dit : « Tu ne seras jamais pompier ». Eh bien, avait-il tort ! En 2004, j’ai obtenu l’emploi de mes rêves : faire carrière comme pompier dans les SSLIA [Services de sauvetage et lutte contre l’incendie des aérodromes]. » Depuis, elle est devenue capitaine !
Ils parlent tous les deux de questions pratiques plus que de questions culturelles. Firmston : « Quand j’ai commencé à ma caserne de pompiers, j’étais la seule femme à y être allée. Il n’y a pas de dortoir pour femmes, pas de salle de bain pour les femmes, donc il y avait des nouvelles considérations pour les confrères. » Elle rapporte qu’ils se sont très bien adaptés, mais qu’elle doit quand même en être consciente d’une manière dont les hommes ne doivent pas. « La représentation féminine dans les services d’urgence a certainement augmenté au cours de ma carrière », déclare Firmston.

L’Union et le renforcement de l’équité
L’action et le pouvoir collectifs signifient que nous sommes unis, quel que soit notre genre, et Firmston l’a vu en action : « Le syndicat permet aux hommes et aux femmes d’intervenir plus facilement et d’apporter leur soutien, sans avoir l’impression d’être également ciblés. » Certains aspects de l’inclusion peuvent être abordés par la négociation collective. Les pompiers de l’aéroport de Calgary, employés par les services d’incendie de Pro-Tec, ont d’abord eu du mal à progresser dans leurs négociations avec la direction. Cependant, en se joignant au Syndicat canadien des employés des transports (UCET), ils ont renforcé leur pouvoir de négociation collective et ont pu aller de l’avant. Ils en sont maintenant au cours de leur première convention collective. « Avant, » dit Firmston, « nous manquions à la fois d’organisation et d’expérience pour savoir quoi demander ou comment le demander. L’UCET a apporté la connaissance de nos droits et les ressources nécessaires pour les faire respecter. Grâce au soutien et aux conseils du syndicat, ainsi qu’à la coopération de l’exécutif et de la direction pour créer un environnement positif et productif, nous avons fait de grands progrès. » Le travail continue. Cette année, avec le soutien de son chef, Firmston a reçu son premier ensemble d’équipement complètement personnalisé !
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