Elle répond à sa maîtresse, la menace de la tuer en la « rôtissant », se dispute avec les autres serviteurs de la maison, menace également de les « rôtir » et rend la vie tellement insupportable pour sa collègue Marie-Louise Poirier que celle-ci démissionne[2].En 1734, Madame de Francheville vend Angélique à François-Étienne Cugnet. Durant les mois d’hiver, la maîtresse ne pouvait pas envoyer les esclaves par bateau immédiatement. Quand Marie-Josèphe Angélique apprit qu’elle serait vendue, elle menace de déclencher un incendie dans la maison de Francheville. Elle décide alors, avec son amant Claude Thibault, de planifier sa fuite et de retourner au Portugal. Peu de temps après, le couple met le feu au lit d’Angélique dans la résidence d’Alexis Monière, où Madame de Francheville les avait logés de façon temporaire. Ils essayent de fuir et de trouver un premier bateau en route vers la Nouvelle-Angleterre. Aucun bateau ne levant les voiles en direction de l’Europe, Claude et Marie-Josèphe sont capturés deux semaines après leur fuite par la police près de Chambly. Claude Thibault est emprisonné et Marie-Josèphe Angélique rendue à sa propriétaire. Déterminée à retrouver sa liberté, elle affirme que si elle ne l’obtient pas elle brûlera alors la résidence de sa maîtresse. Le soir du samedi 10 avril 1734, une grande partie de Montréal, dans le quartier des marchands, est détruite par le feu. Au moins 46 édifices, dont la plupart sont des résidences, brûlent, en plus du couvent et de l’hôpital de l’hôtel-Dieu de Montréal. À la suite de ces événements, Marie-Josèphe Angélique est accusée d’incendie criminel. Plusieurs témoins affirment que c’était bien Angélique qui aurait mis le feu. Après un procès de six semaines, l’un des plus spectaculaires du 18e siècle au Canada, Angélique est déclarée coupable et condamnée à mort. Elle va se faire couper les mains, puis être brûlée vive. Ce qu’il faut savoir c’est que tout au long de son procès elle affirme ne pas avoir déclenché cet incendie. Le matin du 21 juin 1734, sous l’effet de la torture elle avoue avoir mis le feu, mais refuse de nommer Claude Thibault comme complice. Marie-Josèphe Angélique a marqué l’histoire qui regorge de toutes sortes de récits d’horreurs que les esclaves ont vécues au Canada sur une période de plus de 200 ans. Il n’a jamais été prouvé avec certitude qu’elle était bien la coupable de cet incendie. Il est possible que ce ne soit pas Angélique qui en a été la responsable, mais être esclave, noire, pauvre et étrangère faisait d’elle la cible idéale. Après deux tentatives pour obtenir sa liberté, Marie-Josèphe Angélique est devenue un symbole de résistance. En février 2012, la place publique en face de l’hôtel de ville de Montréal est nommée Place Marie-Josèphe Angélique en son honneur. En outre, un livre a été écrit afin de raconter son histoire The Hanging of Angélique, 2006.

[1] https://syndicatafpc.ca/lhistoire-ouvriere-noirs-personnalites-faits?_ga=2.73777106.1730077832.1645719728-1476688755.1636553290 [2] https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/marie-joseph-angelique