Cela fait plus de dix ans que le processus de vérité et de réconciliation a été lancé, mais on dirait parfois qu’on en est encore au premier pas. C’est à nous tous, qu’on soit autochtone ou pas, d’apprendre, de désapprendre et d’agir mieux – un processus qui demande du temps et de la concentration.
La Commission de vérité et réconciliation (CVR) a recommandé en 2015 la création d’une Journée nationale de la vérité et de la réconciliation le 30 septembre, qui est officiellement observée à l’échelle nationale depuis 2021. La semaine qui précède cette journée est devenue un moment dédié à l’éducation, à la solidarité et à la transformation.
L’appel à l’action pertinent nous demande d’utiliser cette journée « pour honorer les survivants, leurs familles et leurs communautés, et veiller à ce que la commémoration publique de l’histoire et de l’héritage des pensionnats reste un élément essentiel du processus de réconciliation ».
Faire face à la vérité
Les faits révélées par la commission comprennent de nombreuses réalités difficiles. De 2007 à 2015, la commission a entendu les témoignages de survivants et de témoins des pensionnats. Le principe à l’œuvre est que la guérison ne peut commencer qu’après une reconnaissance honnête des torts passés et de leurs effets à long terme.
Guérison et réconciliation
Cette année a été marquée par des hauts et des bas dans le processus. Le 4 novembre 2024, nous avons perdu l’honorable Murray Sinclair, qui a dirigé la Commission de vérité et réconciliation de 2009 jusqu’à son rapport final en 2015.
Nous pouvons nous souvenir de lui en honorant ses paroles : « La réconciliation n’est pas un problème autochtone. C’est un problème canadien. C’est un problème qui concerne tous les Canadiens. »
Au cours de l’année écoulée, le gouvernement du Manitoba a également fait des progrès dans la recherche des restes de femmes et de filles autochtones assassinées et disparues dans la décharge de Prairie Green, en retrouvant et en identifiant les restes de Morgan Harris et Marcedes Myran, assassinées en 2022 par un tueur en série désormais condamné. Une campagne est actuellement en cours pour rechercher d’autres restes dans la décharge de Brady, également située près de Winnipeg.
C’est un exemple d’une vérité difficile et affreuse, mais en la confrontant, nous pouvons en apprendre davantage sur qui nous sommes, puis guérir et grandir. La CVR nous a tous appelés, ensemble, à « pratiquer la réconciliation dans notre vie quotidienne – en nous-mêmes et dans nos familles, ainsi que dans nos communautés, nos gouvernements, nos lieux de prière, nos écoles et nos lieux de travail. Pour y parvenir de manière constructive, les Canadiens doivent rester engagés dans le travail continu visant à établir et à maintenir des relations respectueuses. »
Cette semaine, le Centre national pour la vérité et la réconciliation organise chaque jour à midi, heure centrale, des déjeuners-conférences avec interprétation en anglais, en français et en langue des signes américaine, entre autres activités de la Semaine de la vérité et de la réconciliation.
Une autre mesure que nous pouvons prendre en tant que militants est de suivre le cours « Marcher ensemble dans notre vérité » proposé par l’AFPC, qui couvre plusieurs sujets essentiels à la réconciliation.
Il existe également des occasions de renforcer la solidarité en personne grâce à des événements culturels. Sur la Colline du Parlement à Ottawa et dans d’autres endroits du pays, nous encourageons les membres à participer aux événements et aux rassemblements communautaires dans leur région.
Portez du orange. Apprenez, soutenez et réfléchissez. Ce processus peut transformer notre société si nous sommes prêts à affronter notre histoire et à nous engager dans un processus de guérison.